sexta-feira, 4 de maio de 2007

Aux Marches du Palais


"Romances et complaintes de la France d'autrefois"
Música. Beleza extrema. Maravilhosa simplicidade!

Uma das mais belas árias que existem, um coro de igreja cruzado com um canto de guerra, de acordo com Nerval :

Le Roi Louis ( La fille au Roi Louis, airs de cour, 1607)
Le Roi Louis est sur son pont
Tenant sa fille en son giron

Elle se voudrait bien marier
Au beau Déon, franc chevalier.

Ma fille, n'aimez jamais Déon,
Car c'est un chevalier félon;
C'est le plus pauvre chevalier,
Qui n'a pas vaillant six deniers.

-J'aime Déon, je l'aimerai,
J'aime Déon pour sa beauté,
Plus que ma mère et mes parents,
Et vous mon père, qui m'aimez tant.

-Ma fille, il faut changer d'amour,
Ou vous entrerez dans la tour.
-J'aime mieux rester dans la tour,
Mon père, que de changer d'amour.

-Avant que changer mes amours,
J'aime mieux mourir dans la tour.
-Eh bien, ma fille, vous y mourrez,
De guérison point vous n'aurez.

Le beau Déon, passant par là,
Un mot de lettre lui jeta;
Il y avait dessus écrit:
«Belle, ne le mettez en oubli»;

Faites-vous morte ensevelir,
Que l'on vous porte à Saint-Denis;
En terre laissez-vous porter,
Point enterrer ne vous lairrai.




La belle n'y a pas manqué,
Dans le moment a trépassé;
Elle s'est laissé ensevelir,
On l'a portée à Saint-Denis.

Le Roi va derrière en pleurant,
Les prêtres vont devant chantant:
Quatre-vingts prêtres, trente abbés,
Autant d'évêques couronnés.

Le beau Déon passant par là:
-Arrêtez, prêtres, halte-là!
C'est m'amie que vous emportez,
Ah! laissez-moi la regarder!

Il tira son couteau d'or fin,
Et décousit le drap de lin:
En l'embrassant, fit un soupir,
La belle lui fit un souris:

-Ah! voyez quelle trahison
De ma fille et du beau Déon!
Il les faut pourtant marier,
Et qu'il n'en soit jamais parlé.

Sonnez trompettes et violons,
Ma fille aura le beau Déon.
Fillette qu'a envie d'aimer,
Père ne peut l'en empêcher!